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Browsing by Author "Annala, Satu"

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  • Annala, Satu (2023)
    L’objectif de l’étude est de mettre en lumière les modalités employées par l’écrivaine Annie Ernaux pour représenter son ascension sociale personnelle dans certains de ses textes. Il est question d’examiner la construction de l’ethos de transclasse d’Ernaux, c’est-à-dire l’image qu’elle donne de sa propre personne, en tant que « transfuge de classe », à travers les œuvres sélectionnées. Le corpus est composé d’un roman, Les Armoires vides, publié en 1974, et de deux textes dits auto-sociobiographiques, La Place (1983) et Une femme (1987) ; ce sont des textes où on parle de soi, tout en décrivant le milieu d’où on vient et où on raconte la vie de ses proches. L’étude vise à observer l’évolution de l’ethos de transclasse d’Ernaux à travers trois textes représentant deux genres littéraires différents. A également été examiné le changement de méthode que l’écrivaine a effectué à partir de La Place : sa transition de romancière en auto-sociobiographe. Selon notre hypothèse de travail, un lien existe entre l’ethos de transclasse et « l’écriture plate » d’Ernaux, le nouveau style motivé par la volonté de l’écrivaine de ne pas trahir ses parents. Notre analyse de l’ethos de transclasse d’Annie Ernaux est fondée sur la théorie de la non-reproduction de la philosophe Chantal Jaquet et sur le concept de capital linguistique proposé par Pierre Bourdieu. Au fur et à mesure de l’étude, nous avons comparé le discours d’Ernaux aux discours énoncés par d’autres écrivains et/ou sociologues transclasses, Édouard Louis et Didier Eribon. Sur le plan théorique, l’étude repose sur l’analyse du discours littéraire, effectuée avec le recours aux éléments textuels. Les principaux outils méthodologiques relèvent du domaine de la narratologie. Pour faire surgir la construction de l’ethos, nous nous sommes servie du concept de la focalisation de Gerard Genette et des indicateurs de subjectivité dans la narration. En conclusion, nous avons pu affirmer que l’idée sous-jacente d’une infériorité langagière fait partie des fondements de l’ethos de transclasse d’Annie Ernaux. Elle peut être décelée dans les trois textes du corpus, quels que soient le genre ou l’année de publication. Nous avons remarqué qu’Ernaux évoque souvent les expressions dialectales de ses parents et que celles-ci suscitent un sentiment de honte. Pour l’écrivaine, le monde des parents est incompatible avec le monde bourgeois et académique qu’elle choisira, ce qui résulte en une rupture de classe entre la fille et ses parents. Dans une étude chronologique, peut néanmoins être observé que l’ethos subjectif des Armoires vides évolue vers un ethos objectif à partir de La Place. Notre analyse a également abouti à la conclusion que l’ethos de transclasse d’Annie Ernaux, une intellectuelle de gauche, est une construction idéologique dont se sert l’écrivaine pour transmettre aux lecteurs sa vision du monde : une vision qui souligne les différences entre les classes sociales.