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Browsing by Author "Jokela, Katri"

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  • Jokela, Katri (2022)
    Cette recherche s’intéresse aux actes de langage utilisés dans des commentaires Facebook portant sur la chronique « Le sexe selon Maïa », une chronique du journal Le Monde. Notre premier objectif est de savoir quels types d’actes les internautes effectuent à travers la parole lorsqu’ils parlent de la sexualité, sans oublier la façon dont ils réalisent ces actes. Le second objectif, quant à lui, s’intéresse à la variation que ces actes de langage présentent en fonction du genre du locuteur (homme ou femme), ainsi qu’en fonction du sujet de discussion (la sexualité de l’homme, de la femme ou celle des deux genres). Le corpus est constitué de 125 commentaires Facebook qui appartiennent à deux champs de commentaires. Le premier commente la chronique « Le consentement masculin : on en parle (enfin) ? », celle-ci ayant été publiée le 14 juillet 2019. Le second est lié à la chronique « Le désir des femmes, entre flamme et flemme », celle-ci datant du 14 juin 2020. Seulement les commentaires portant sur la sexualité ont été inclus dans le corpus. En étudiant les actes de langage, notre intention est de comprendre la manière dont les internautes conçoivent la sexualité : le travail s’inscrit donc dans le cadre de l’analyse du discours. La théorie des actes de langage (Kerbrat-Orecchioni 2001 ; Searle 1979) forme la base théorique de notre recherche. De plus, nous avons recours à des notions voisines comme les actes de langage indirects (Kerbrat-Orecchioni 1986) et les termes subjectifs (Kerbrat-Orecchioni 1980), ainsi qu’aux apports de l’approche interactionniste de la théorie des actes de langage (Goffman 1967 ; Brown & Levinson 1987 ; Kerbrat-Orecchioni 2001). Les actes assertifs, comme les assertions et les contestations, sont le type d’acte de langage le plus fréquent dans le corpus. Ils sont suivis des actes expressifs et directifs. Ces premiers sont le plus souvent des reproches, tandis que ces derniers sont dominés par les questions. Typiquement, les assertifs et les directifs sont des actes de langage directs, tandis que les expressifs préfèrent l’actualisation en tant que sous-entendu d’un autre énoncé. Globalement, la majorité des actes de langage portent plusieurs valeurs pragmatiques ou s’actualisent aux côtés d’autres actes. La répartition des actes de langage est presque indépendante du locuteur et du sujet de discussion : même si le nombre d’expressifs augmente lorsque les hommes parlent de la sexualité des femmes et vice versa, cette augmentation demeure faible. En revanche, les femmes effectuent proportionnellement plus d’actes portant sur la sexualité des deux genres, ce qui pourrait indiquer que leur perception de la sexualité ne regarde pas le genre de la personne dont il est question. De plus, elles emploient plus d’actes hybrides ayant une double-valeur pragmatique : souvent, il s’agit d’une combinaison entre un assertif et un reproche. Ceci suggère que la vision des femmes de la sexualité est plus colorée émotionnellement et qu’elles ont plus tendance à adoucir leurs énoncés avec le langage implicite en comparaison avec les hommes. Concernant le lien entre les termes subjectifs et les actes de langage, nous avons observé que ces termes permettent d’effectuer plusieurs actes à la fois, comme l’acte d’argumenter et celui de reprocher. Pourtant, les internautes masculins et féminins n’en emploient pas de la même façon. Les hommes sont plus susceptibles de décrire la nature même des femmes en termes péjoratifs afin d’expliquer les comportements qu’ils jugent mauvais. Les femmes, au contraire, emploient des termes péjoratifs à des fins argumentatives puisqu’elles visent à disqualifier l’adversaire et ses propos avec ces termes.